Le sport, qu’il soit pratiqué en compétition ou comme loisir, est un véritable générateur d’interactions sociales et il transmet des valeurs universelles telles que la tolérance, l’esprit d’équipe et l’abnégation. Parallèlement, ces dernières ont des conséquences sur la santé, l’éducation mais également sur l’emploi.
Si l’on se penche sur ces vingt dernières années, plus de cinquante compétitions d’envergure internationale ont été organisées en France. Ces grands événements sont à la fois fédérateurs et la promesse de nouvelles opportunités pour développer l’économie, l’emploi et la formation, à l’instar de l’Euro 2016.
L’Euro 2016, un exemple à suivre sur le terrain de l’emploi
L’Euro 2016, organisé en France du 10 juin au 10 juillet de la même année, aura non seulement été caractérisé par la belle performance des Bleus arrivés jusqu’en finale, mais également par les retombées économiques générées. En effet, selon une enquête du Centre de Droit et d’Economie du Sport (CDES), elles se sont élevées à 1,2 milliard d’euros, dont 625,8 M€ pour le secteur du tourisme et 596 M€ pour le volet organisation.
La compétition a également constitué un levier pour l’emploi, en stimulant plusieurs secteurs d’activités tels que l’hôtellerie, la restauration et la sécurité.
A l’été 2015, le Ministère du Travail avait d’ailleurs pris soin d’anticiper les besoins en main d’œuvre et en compétences inhérents à l’organisation d’un tel événement, en créant la convention « emploi ». Cette dernière, qui a abouti à 7000 recrutements, réunissait une multitude d’acteurs du public et du privé (entreprises, collectivités, organismes de formation, etc.) chargés d’évaluer les volumes d’emplois mobilisés pour les besoins de la compétition.
Finalement, bien que les bénéfices de l’organisation d’un tel événement ne s’apprécient que dans la durée, le bilan n’en demeure pas moins positif. Au-delà du succès manifeste de la compétition, l’organisation de l’Euro 2016 aura contribué au rayonnement de la France sur la scène internationale, la confortant dans son ambition de devenir un pays organisateur de premier plan pour ce type de manifestations.
Dans le but de capitaliser sur ce succès, l’Observatoire de l’Economie du Sport fut crée, dans le but de disposer d’un outil dédié à l’analyse des grands événements sportifs qui soit à la fois efficace et pérenne.
Ce bilan est d’autant plus prometteur à l’approche d’autres grandes manifestations sportives, comme la Coupe du Monde de Rugby de 2023 et dans la perspective de l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 à Paris.
Les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, une manifestation gage d’opportunités
Le 13 septembre 2017, le Comité International Olympique confiait l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 à la ville de Paris. L’enjeu est alors de taille : offrir dans des conditions optimales le plus grand événement sportif organisé par la France.
Dès lors, le CDES et le cabinet Amnyos ont mené une étude de cartographie des emplois directement mobilisés par l’organisation et la conception des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, dans le but de répondre à trois objectifs :
- Evaluer le volume des emplois directement mobilisés par la compétition durant la période 2018-2024 ;
- Déterminer la répartition de ces emplois au sein de trois grands secteurs (construction, organisation, tourisme) et décliner les différents métiers ;
- Spécifier les conditions permettant de répondre aux engagements pris en faveur de l’inclusion des personnes éloignées de l’emploi et aux besoins en main d’oeuvre.
Ainsi, sur la période 2018-2024, 150 000 emplois directement liés aux Jeux pourraient être mobilisés au sein des trois grands secteurs précités.
Par ailleurs, les différents acteurs mobilisés se sont donnés pour objectif d’organiser un modèle novateur de compétition, qui soit à la fois économiquement et socialement responsable.
Cette volonté pour l’emploi s’est notamment matérialisée par la signature en 2018 de deux documents cadres :
- La Charte sociale, s’articulant autour de trois enjeux majeurs : permettre l’accès aux marchés à toutes les entreprises, participer à l’insertion de publics fragiles (les personnes en situation de handicap ou encore celles éloignées de l’emploi) et veiller au respect des conditions de travail ;
- La Charte en faveur de l’emploi et du développement territorial, à destination des porteurs de projets et maîtres d’ouvrages, dont le contenu détaille les objectifs de la Charte sociale pour les ouvrages olympiques et paralympiques.
Dans cette même optique, le comité d’organisation de Paris 2024, la Société de livraison des ouvrages olympiques (SOLIDEO) et l’ensemble des acteurs impliqués se sont évertués à permettre aux entreprises de s’informer sur les opportunités économiques liées à l’organisation des Jeux, par la création de la plateforme Entreprises 2024. Grâce à cette dernière, les entreprises inscrites bénéficient des informations sur les marchés qui concernent la compétition, ainsi que des recommandations pour y prendre part.
En définitive, les grands événements sportifs sont non seulement un formidable accélérateur économique et territorial, mais également un vecteur de progrès social et d’excellence environnementale. Au-delà de l’aspect sportif et du spectacle, les événements tels que les Jeux olympiques permettent donc de mettre l’économie au service du social.